Une opinion encore très répandue, et soigneusement entretenue par les entreprises agrochimiques, prétend que l'agriculture biologique est un luxe pour les populations riches. Elle serait incapable de nourrir l'ensemble de l'humanité.
Rappelons d'abord que l'agriculture a été cent pour cent biologique pendant douze mille ans, depuis son invention jusqu'au milieu du XXe siècle, et qu'elle continue d'être bio pour le plus grand nombre des agriculteurs : puisqu'elle ne nécessite pas de dépenses pour les produits chimiques et peu pour les semences, elle est la seule qui puisse offrir des emplois et un revenu à la majorité des familles paysannes modestes des pays en développement.
Les rendements de l'agriculture biologique ont fait l'objet de nombreuses études, qui constatent, selon les plantes et les situations, des rendements entre 20% inférieurs et 20% supérieurs à ceux de l'agrochimie. Les rendements moyens, en kilos par hectare, sont donc comparables. Certes l'agrochimie a pu fortement augmenter les rendements sur certaines terres propices pendant quelques dizaines d'années, mais elle consomme d'énormes quantités d'énergie fossile, épuise les sols, ruine la biodiversité, gaspille et pollue les eaux : 70% de l'eau douce consommée dans le monde est utilisée par l'agriculture intensive.
L'agriculture biologique est la seule méthode agricole qui soit durable, parce qu'elle s'inscrit pleinement dans les cycles de la biosphère. Elle entretient la vie des sols, les protège contre l'érosion, préserve les eaux souterraines et la biodiversité.
Par nos choix de consommateurs, pour la santé de la terre, encourageons les paysans à produire bio.
Voir un article de synthèse sous : http://www.delaplanete.org/IMG/pdf/bio.pdf