Les pays nordiques ont vénéré le loup depuis les temps préhistoriques comme animal de lumière. Les celtes ont apporté cette vénération du loup solaire dans toute l'Europe où Bleiz, le loup, a donné son nom à bien des lieux comme la ville de Blois ou la région de la Beauce. Les gaulois ont frappé des monnaies à l'effigie du loup et on retrouve le loup, symbole du Christ, parfois l'hostie en gueule, parmi les sculptures des églises romanes primitives. L'influence nordique s'est fait sentir jusques dans la Grèce antique qui a vénéré Phebus-Apollon, dieu solaire : le jardin de son temple à Athènes était appelé le lukeion, la peau du loup, le Lycée dans lequel Aristote a enseigné. A Rome l'image du loup était beaucoup plus négative, puisqu'associé à la luxure il a donné son nom au lupanar. Heureusement la belle histoire de Romulus et Remus, les fondateurs de Rome nourris par une louve a pu réhabiliter l'animal.
Nous sommes les héritiers d'une riche culture millénaire, qui mérite mieux qu'un brutal coup de carabine. Robert Hainard ne disait-il pas : « Le but vers lequel tendre, c'est une civilisation où la technique servira à épargner la nature, et non pas à la détruire ; une civilisation qui se mesurera à la qualité et à la quantité de nature sauvage qu'elle laissera subsister. »
Plus récemment Hélène Grimaud, pianiste virtuose qui a joué cet été à Gstaad, passionnée par les loups, écrivait : « Je me sens merveilleusement heureuse aujourd'hui parce que j'ai trouvé mon équilibre? J'ai trouvé le point secret, personnel et intime, entre les loups et la nature la plus sauvage, et la musique la plus raffinée - entre le Ciel et la Terre. »