
Au moment où le débat énergétique s'enflamme en réaction à la catastrophe nucléaire de Fukushima, sur un arrière fond de changements climatiques et de crise pétrolière, Philippe Roch, militant antinucléaire et défenseur des énergies renouvelables dès les années 60, s'étonne de l'emballement soudain de certains milieux écologistes en faveur de la construction d'éoliennes géantes, au mépris des règles
élémentaires de l'aménagement du territoire et de la protection des personnes, des forêts, de la nature et du paysage.
Quelles formes d'énergies pourront prendre le relai des énergies fossiles qui s'épuisent, polluent et menacent le climat ? Après des décennies de débat, les premières mesures politiques sont enfin prises
pour favoriser les économies d'énergie et le développement des énergies renouvelables. Tant mieux ! Mais attention : aucune production d'énergie n'est totalement neutre, et pour qu'une énergie renouvelable soit
réellement écologique, sa production doit respecter de solides critères environnementaux.
Trop heureuses d'être enfin reconnues dans leurs revendications, bien des personnes soucieuses d'environnement se précipitent naïvement et sans retenue dans la brèche ouverte par les grandes compagnies d'électricité, et mènent campagne en faveur de la construction de centaines d'éoliennes géantes.
Des mouvements de résistance se renforcent chaque jour. Ils reprochent aux éoliennes géantes de générer de multiples impacts sur la nature, de miter des territoires peu ou pas bâtis, de dégrader les paysages et d'être sources de nuisances sonores et lumineuses pour les riverains, tout cela pour une production dérisoire d'électricité.
L'opposition aux éoliennes nous condamne-t-elle au charbon et au nucléaire, ou à un retour à l'ère des cavernes? Bien sûr que non. Ce livre présente la problématique des éoliennes dans le contexte général
de la production et de la consommation d'énergie. Il évoque les points de débat et présente de nombreuses informations scientifiques, afin de vous aider à faire votre propre opinion. Favorable à l'énergie éolienne,
l'auteur met en garde contre les risques d'une fuite en avant de la consommation d'énergie et de la démesure dans la construction d'éoliennes. Il montre le chemin vers une société indépendante de
ressources énergétiques non renouvelables et polluantes, qui respecte les humains, la nature et l'environnement.
FORMAT 13 X 23.5CM
168 PAGES
NOIR/BLANC, AVEC ILLUSTRATIONS
COUVERTURE SOUPLE
PARUTION : 18 AVRIL 2011
ISBN : 978-2-8289-1216-1
Ce livre étant épuisé, l'éditeur nous a autorisé à en placer une version pdf ici.
Un magnifique dossier de Rolf Kesserling, Swissinfo
RSR Medialogues 30 septembre 2011
L'éolienne dans les médias: grande machine ou grosse fleur ?
Le choix du vocabulaire et des symboles contribuent à la construction
de nos représentations. Une seule image peut rendre caduc un discours
bien étayé. Les questions liées à l'énergie et au climat sont chargées
d'émotions et d'idéologies dont les médias ou la publicité se font
l'écho.
A quoi assiste-t-on au sujet des éoliennes?
Présentation à la radio suisse romande, mardi 26 avril 2011 à 7h30
Et le samedi 29 avril 2011 à 9h45 (10 minutes en fin d'émission Prise de terre)
Commentaire:
J'ai apprécié votre livre Eoliennes, des moulins à vent?
Mais pourquoi ne parle t-on pas d'un des plus gros inconvénients des éoliennes?
Quand elles fonctionnent, elles bougent, et attirent ainsi le regard et
l'attention des personnes. Le regard et l'esprit humains, comme ceux des
animaux, sont attirés inconsciemment par les mouvements, c'est une
conséquence de l'évolution qui nous y a adapté, car ce qui est mobile
est un danger, un prédateur ou un partenaire potentiels. Aussi les pales
tournantes d'une éolienne attirent-elles l'oeil aux dépens du paysage
immobile qui l'entoure (cela dévalorise ou même occulte ce dernier), et
déclenchent-elles un stress (alerte) qui distrait au moins momentanément
l'esprit des gens aux dépens de l'environnement immobile. Ainsi une
éolienne en mouvement est-elle plus perturbante qu'un bâtiment ou un
pylône immobiles beaucoup plus gros.
Je suis allé sur le sommet des monts d'Arrée et de là haut j'ai vu plus
facilement des éoliennes (que j'ignorais auparavant), que la centrale
nucléaire de Brennilis beaucoup plus proche, que je cherchais.
Cet effet est certainement aggravé par le changement d'éclairage du
soleil sur les pales en mouvement. Cet effet miroir aux alouettes est
ressenti négativement, comme les clignotements des feux rouges des
éoliennes, la nuit, que vous signalez p 95.
Ces variations sont l'équivalent pour le sens de la vue, des variations
d'amplitude et fréquence du bruit des éoliennes, que vous signalez p
73.
Pour l'avenir de l'éolien, je préconiserais leur installation au large
des côtes, par exemple dans la Manche. La distance de la côte est à
déterminer suivant l'atténuation de la netteté visuelle due à présence
de l'atmosphère (air, vapeur, embruns, poussières) sur de grandes
distances. Cela rend moins perceptible l'éolienne et son mouvement et
s'ajoute à la diminution apparente de taille de l'éolienne,
proportionnelle à la distance. Pour diminuer le coût, on devrait
installer chaque éolienne sur le même support qu'une hydrolienne. En
Suisse, il n'y a pas d'espace aquatique assez grand.
Jean-Luc Besançon (Grenoble)