Philippe Roch
Climat & Energie
Le bio, bon pour la santé
Le bio,
bon pour la santé
Un sous-directeur de l ‘Office fédéral de la santé publique a semé la confusion lors d’une conférence donnée à Berne : selon lui il n’y a pas de différence pour la santé entre les produits bio et les produits conventionnels. Il a dû tout-de-même admettre que les produits conventionnels contiennent des additifs que l’on ne trouve pas dans les produits bio, que l’agriculture biologique refuse les OGM, et que ses produits ne sont pas stérilisés par irradiation. Il a été jusqu’à prétendre que les œufs bio contiennent des dioxines, parce que les poules bio vivent à l’extérieur, sur des sols contaminés. Selon cette logique, il faudrait préférer les œufs de poules en batterie, et laisser la chimie continuer à polluer la nature.
Ce sous-directeur oublie deux choses : il tombe sous le sens commun qu’une plante qui pousse en harmonie avec son milieu, dans un sol vivant et sans produit chimique de synthèse transmettra sa vigueur, son équilibre, ses vertus à celui ou celle qui s’en nourrira. La science, qui travaille par analyse sectorielle, est mal armée pour démontrer ce type de relation complexe, qui constitue le fondement de l’agriculture biologique.
Mais surtout le sous-directeur oublie que la santé dépend de l’ensemble de notre environnement, du sol, de l’air et de l’eau, qui sont affectés par les produits phytosanitaires, les engrais chimiques et les herbicides utilisés encore massivement dans l’agriculture conventionnelle, même dans la production intégrée.
Achetez et mangez bio, c’est bon pour la santé de la Terre, pour la vôtre et pour celle des générations futures.
Manger de la viande ?
Manger de la viande ?
On trouve un fort accent végétarien dans la Bible. Le texte de la Genèse dit en effet : « Je vous ai donné toutes les herbes qui portent leur graine sur la terre, et tous les arbres qui renferment en eux-mêmes leur semence chacun selon son espèce, afin qu’ils vous servent de nourriture, et à tous les animaux de la terre, à tous les oiseaux du ciel, à tout ce qui se meut sur la terre, et qui est vivant et animé, afin qu’ils aient de quoi se nourrir. » (Genèse 29 : 1) Plus loin le texte biblique rejette les sacrifices :"Je n’aime point les holocaustes de béliers, ni la graisse de vos troupeaux, ni le sang des taureaux, des agneaux et des boucs ... Lorsque vous étendez vos mains vers moi, je détourne les yeux de vous … parce que vos mains sont pleines de sang." (Isaïe 1:11-15).
La consommation de viande peut certes être légitimée par l’observation de la nature, dans laquelle tous les régimes alimentaires sont prévus, en particulier notre régime omnivore partagé par de nombreux animaux comme les ours, les blaireaux, les sangliers ou les poules. Mais la production de viande mondialisée consomme de grandes quantités de céréales et de soja, concurrence l’alimentation humaine de base, détruit des millions d’hectares de forêts chaque année et produit d’énormes quantités de méthane, un gaz à effet de serre particulièrement nocif.
Si comme moi vous n’êtes pas végétarien, consommez de la viande avec modération, et choisissez de la viande d’élevages naturels proches de chez vous, respectueux des animaux et de la nature.
Leçons d'une faillite
Leçons d’une faillite
L’échec cuisant de l’entreprise General Motors, sauvée in extremis par l’Etat, m’inspire quelques réflexions. La première est que si ils étaient cohérents, les chantres du néolibéralisme devraient laisser tomber des entreprises qui ont commis de graves erreurs de stratégie comme l’UBS ou General Motors.
La seconde est que le marché n’est pas capable a lui seul d’orienter l’économie vers le développement durable, parce que dans la libre concurrence gagne celui qui ne paie pas entièrement les coûts sociaux et environnementaux de ses activités, qui sont reportés sur la société.
La troisième est que les entreprises font des erreurs stratégiques parce qu’elles n’intègrent pas dans leurs conseils d’administration des compétences et des voix critiques qui les rendraient attentives aux problèmes à venir et à l’évolution des mentalités. Or la plupart des entreprises pratiquent l’inceste économique et se dotent de conseils d’administrations uniformes et disciplinés.
Pour que le marché fonctionne il faut qu’il joue dans un système dont les règles soient les mêmes pour tous. Les politiques publiques doivent donc prévoir l’internalisation des coûts environnementaux (le pollueur-payeur), des incitations pour ceux qui adoptent les comportements les plus écologiques (taxe CO2), des normes anti-pollution sévères et des objectifs contraignants de réduction de la consommation énergétique.
C’est parce que l’Amérique du président Bush s’est entêtée à ignorer la réalité écologique que General Motors ne s’est pas adaptée à temps, qu’elle a été dépassée par Toyota et qu’elle s’est trouvée en faillite.
Alerte Pandémie
Alerte pandémie !
Depuis la disparition de l’ours des cavernes il y a quelques milliers d’années c’est du côté des petites bêtes qu’il faut se tourner pour trouver les véritables dangers qui guettent nos vies. Plus elles sont petites, plus elles sont agiles, imprévisibles, insaisissables. Nous pouvons leur résister grâce à la médecine, avec les antibiotiques et les vaccinations, à l’hygiène qui diminue les foyers de prolifération des microorganismes et à une nourriture saine et variée qui favorise les défenses naturelles de notre corps.
Le problème est qu’en échappant à nos ennemis naturels sans contrôler notre démographie et notre boulimie de ressources nous risquons de devenir notre pire ennemi. Une grande partie de l’humanité connaît déjà des conditions de vie précaires qui en font une parfaite candidate pour des épidémies : 1,5 milliards d’humains sans eau propre, 2,5 milliards sans toilettes, une nourriture uniforme et souvent insuffisante, la promiscuité dans des bidonvilles. La nature est patiente, mais elle pourrait se fâcher.
Le danger n’est pas de mourir, puisque la nature a prévu cette échéance pour nous tous, sans exception. Mais la question est de savoir comment nous vivons et comment nous allons mourir : les épidémies qui causent des morts en masse de personnes jeunes, dans la douleur et le désespoir ne sont pas mon modèle préféré. Pour éviter que les microorganismes ne reprennent le dessus, nous devons rétablir un équilibre en modérant notre reproduction et en arrêtant le saccage de la nature, afin que l’ensemble de l’humanité dispose de suffisamment de ressources pour accéder à des conditions de vie décentes.
Philippe Roch, Dr ès sc.
Curriculum vitae
Philippe Roch est originaire de Lancy (canton de Genève), où il est né le 13 septembre 1949. Docteur en biochimie (Université de Genève - 1977), il s'est engagé très tôt pour la protection de la nature et de l'environnement. Membre du parti démocrate chrétien, il a été conseiller municipal de la commune de Lancy de 1971 à 1973 et député au Grand Conseil de la République et canton de Genève de 1973 à 1981. Il a été successivement responsable romand du WWF puis membre de la direction nationale du WWF Suisse jusqu'en 1992. Le Conseil fédéral l'a nommé directeur de l'Office fédéral de l'environnement, des forêts et du paysage (OFEFP) en 1992. Après 13 ans passés à la tête de l'office, Philippe Roch a quitté ses fonctions à fin septembre 2005.
Sur le plan national, outre la responsabilité générale de l'office, Philippe Roch s'est particulièrement engagé pour la mise en oeuvre de la loi sur la réduction des émissions de CO2, le développement de la législation sur le génie génétique, la mise au point de labels de certification pour les forêts suisses, la conservation des marais et paysages marécageux, comme ceux de la rive sud du lac de Neuchâtel et la protection des espèces menacées comme le lynx. M. Roch a également été membre du Comité de pilotage Recherche, qui coordonne et planifie la recherche dans l'administration fédérale.
Au niveau international, Philippe Roch a représenté la Suisse dans les négociations internationales environnementales avec le titre de secrétaire d'État. Il s'est notamment engagé dans les domaines de la biodiversité, du climat, des déchets, des produits chimiques et de l'eau et pour le renforcement du PNUE et de la gouvernance environnementale mondiale ainsi que pour la responsabilité civile pour les dégâts causés à l'environnement. M. Roch était membre et deux fois co-président du Conseil d'administration du Fonds pour l'environnement mondial (FEM/GEF). Il a fait partie du Conseil d'administration de l'Institut des Nations Unies pour la formation et la recherche (UNITAR), dont il est depuis 2005 Senior Special Fellow. Il a également été président de la Conférence des Parties à la Convention de Bâle (1999-2002) et de la Conférence des parties à la Convention de Rotterdam (2004-2005). Il est membre du Conseil de fondation et du bureau du GCSP (Geneva Center for Security Policy).
Philippe Roch travaille actuellement comme consultant indépendant dans le domaine de l'environnement. Il est membre du Conseil de la Fondation Hainard, de la Fondation Pro Specie Rara, de la Station ornithologique de Sempach, de la Fondation Salvia, de la Fondation Addax & Oryx, de la Fondation Franz Weber et de l'association Helvetia Nostra. Philippe Roch est membre du conseil scientifique du certificat de formation continue en développement durable à l'Université de Genève, et il collabore avec l'Institut de politiques territoriales et d'environnement humain à l'université de Lausanne. Il consacre une grande partie de son temps à la recherche, à l'écriture et à la communication sur les questions écologiques, philosophiques et spirituelles. Il est membre du Comité d'éthique et de déontologie de l'Université de Genève.
Philippe Roch a reçu le 30 mai 2008 un doctorat en géosciences et environnement honoris causa de l'Université de Lausanne "pour son apport à la prise de conscience environnementale et au développement des connaissances en ce domaine en Suisse et à l'étranger, pour son humanité et son non-conformisme éclairé".
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Le bio, bon pour la santé
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bon pour la santé
Un sous-directeur de l ‘Office fédéral de la santé publique a semé la confusion lors d’une conférence donnée à Berne : selon lui il n’y a pas de différence pour la santé entre les produits bio et les produits conventionnels. Il a dû tout-de-même admettre que les produits conventionnels contiennent des additifs que l’on ne trouve pas dans les produits bio, que l’agriculture biologique refuse les OGM, et que ses produits ne sont pas stérilisés par irradiation. Il a été jusqu’à prétendre que les œufs bio contiennent des dioxines, parce que les poules bio vivent à l’extérieur, sur des sols contaminés. Selon cette logique, il faudrait préférer les œufs de poules en batterie, et laisser la chimie continuer à polluer la nature.
Ce sous-directeur oublie deux choses : il tombe sous le sens commun qu’une plante qui pousse en harmonie avec son milieu, dans un sol vivant et sans produit chimique de synthèse transmettra sa vigueur, son équilibre, ses vertus à celui ou celle qui s’en nourrira. La science, qui travaille par analyse sectorielle, est mal armée pour démontrer ce type de relation complexe, qui constitue le fondement de l’agriculture biologique.
Mais surtout le sous-directeur oublie que la santé dépend de l’ensemble de notre environnement, du sol, de l’air et de l’eau, qui sont affectés par les produits phytosanitaires, les engrais chimiques et les herbicides utilisés encore massivement dans l’agriculture conventionnelle, même dans la production intégrée.
Achetez et mangez bio, c’est bon pour la santé de la Terre, pour la vôtre et pour celle des générations futures.
Manger de la viande ?
Manger de la viande ?
On trouve un fort accent végétarien dans la Bible. Le texte de la Genèse dit en effet : « Je vous ai donné toutes les herbes qui portent leur graine sur la terre, et tous les arbres qui renferment en eux-mêmes leur semence chacun selon son espèce, afin qu’ils vous servent de nourriture, et à tous les animaux de la terre, à tous les oiseaux du ciel, à tout ce qui se meut sur la terre, et qui est vivant et animé, afin qu’ils aient de quoi se nourrir. » (Genèse 29 : 1) Plus loin le texte biblique rejette les sacrifices :"Je n’aime point les holocaustes de béliers, ni la graisse de vos troupeaux, ni le sang des taureaux, des agneaux et des boucs ... Lorsque vous étendez vos mains vers moi, je détourne les yeux de vous … parce que vos mains sont pleines de sang." (Isaïe 1:11-15).
La consommation de viande peut certes être légitimée par l’observation de la nature, dans laquelle tous les régimes alimentaires sont prévus, en particulier notre régime omnivore partagé par de nombreux animaux comme les ours, les blaireaux, les sangliers ou les poules. Mais la production de viande mondialisée consomme de grandes quantités de céréales et de soja, concurrence l’alimentation humaine de base, détruit des millions d’hectares de forêts chaque année et produit d’énormes quantités de méthane, un gaz à effet de serre particulièrement nocif.
Si comme moi vous n’êtes pas végétarien, consommez de la viande avec modération, et choisissez de la viande d’élevages naturels proches de chez vous, respectueux des animaux et de la nature.
Leçons d'une faillite
Leçons d’une faillite
L’échec cuisant de l’entreprise General Motors, sauvée in extremis par l’Etat, m’inspire quelques réflexions. La première est que si ils étaient cohérents, les chantres du néolibéralisme devraient laisser tomber des entreprises qui ont commis de graves erreurs de stratégie comme l’UBS ou General Motors.
La seconde est que le marché n’est pas capable a lui seul d’orienter l’économie vers le développement durable, parce que dans la libre concurrence gagne celui qui ne paie pas entièrement les coûts sociaux et environnementaux de ses activités, qui sont reportés sur la société.
La troisième est que les entreprises font des erreurs stratégiques parce qu’elles n’intègrent pas dans leurs conseils d’administration des compétences et des voix critiques qui les rendraient attentives aux problèmes à venir et à l’évolution des mentalités. Or la plupart des entreprises pratiquent l’inceste économique et se dotent de conseils d’administrations uniformes et disciplinés.
Pour que le marché fonctionne il faut qu’il joue dans un système dont les règles soient les mêmes pour tous. Les politiques publiques doivent donc prévoir l’internalisation des coûts environnementaux (le pollueur-payeur), des incitations pour ceux qui adoptent les comportements les plus écologiques (taxe CO2), des normes anti-pollution sévères et des objectifs contraignants de réduction de la consommation énergétique.
C’est parce que l’Amérique du président Bush s’est entêtée à ignorer la réalité écologique que General Motors ne s’est pas adaptée à temps, qu’elle a été dépassée par Toyota et qu’elle s’est trouvée en faillite.
Alerte Pandémie
Alerte pandémie !
Depuis la disparition de l’ours des cavernes il y a quelques milliers d’années c’est du côté des petites bêtes qu’il faut se tourner pour trouver les véritables dangers qui guettent nos vies. Plus elles sont petites, plus elles sont agiles, imprévisibles, insaisissables. Nous pouvons leur résister grâce à la médecine, avec les antibiotiques et les vaccinations, à l’hygiène qui diminue les foyers de prolifération des microorganismes et à une nourriture saine et variée qui favorise les défenses naturelles de notre corps.
Le problème est qu’en échappant à nos ennemis naturels sans contrôler notre démographie et notre boulimie de ressources nous risquons de devenir notre pire ennemi. Une grande partie de l’humanité connaît déjà des conditions de vie précaires qui en font une parfaite candidate pour des épidémies : 1,5 milliards d’humains sans eau propre, 2,5 milliards sans toilettes, une nourriture uniforme et souvent insuffisante, la promiscuité dans des bidonvilles. La nature est patiente, mais elle pourrait se fâcher.
Le danger n’est pas de mourir, puisque la nature a prévu cette échéance pour nous tous, sans exception. Mais la question est de savoir comment nous vivons et comment nous allons mourir : les épidémies qui causent des morts en masse de personnes jeunes, dans la douleur et le désespoir ne sont pas mon modèle préféré. Pour éviter que les microorganismes ne reprennent le dessus, nous devons rétablir un équilibre en modérant notre reproduction et en arrêtant le saccage de la nature, afin que l’ensemble de l’humanité dispose de suffisamment de ressources pour accéder à des conditions de vie décentes.
Rencontres avec Philippe Roch
Fraternité de Pirassay
Rencontres spirituelles et méditations. Pour vous inscrire à la Fraternité de Pirassay, et recevoir les programmes d’activités détaillés, envoyer vos coordonnées et motivation à phr@pirassay.ch
La fraternité informe régulièrement sur ses activités sur Facebook, Groupe Nature et spiritualité :
https://www.facebook.com/groups/Philippe.Roch
ONU Genève
17 avril
Colloque international
Convergence des consciences vers les ODD : chemins et leviers Informations et inscription : https://reg.unog.ch/event/23949/
Baulmes
21 avril
Ma spiritualité au naturel Conférence, marche méditative, méditation dans la nature Informations et inscription :
Le salon du livre
Genève
Table ronde
La scène du Moi
Vendredi 27 avril
Détails : http://www.salondulivre.ch/fr/
Château de Bossey
1 – 3 juin 2018
La place et la responsabilité de l’humain dans la nature
Présentation :
https://brotfueralle.ch/content
Inscription :
https://form.jotformeu.com/80294320879362
site transition intérieure :
https://painpourleprochain.ch/transition-interieure