Philippe Roch
Biodiversité
Houp houp
Les rossignols et les grillons ont chanté toute la nuit. A l'aurore, houp-houp, houp-houp-houp, deux ou trois fois. La huppe s'est manifestée.
Disparue du Plateau pendant de nombreuses années, ce magnifique oiseau rose, noir et blanc est de retour. Pas par hasard. La huppe niche dans les trous de vieux murs ou de vieux arbres et nourrit sa nichée de gros insectes capturés au sol, dans des prairies naturelles.
Le retour de la huppe est le résultat très concret d'une nouvelle politique agricole, plus proche de la nature, qui laisse des bandes herbeuses le long des champs, des surfaces en friche et des herbes sauvages dans les cultures de céréales et les vignes. Davantage de végétation sauvage, moins de pesticides, et toute une chaîne alimentaire se reconstruit.
Nos belles campagnes ne tombent pas du ciel. Elles sont le fruit du travail des paysans, grâce à une agriculture multifonctionnelle, qui coûte un peu plus cher que la production de poulets en batterie chinois et grippés, ou que la culture de céréales en vastes monocultures à coup de chimie et d'OGM.
Avenir Suisse, cette organisation créée par les grandes entreprises dont les CEOs gagnent chacun plus de 500 fois le salaire d'un paysan, a décrété que l'agriculture suisse est trop chère. Ces comptes d'épiciers ne nous détourneront pas de notre gratitude envers les paysans suisses qui produisent des aliments de qualité dans un paysage préservé.
Philippe Roch
14 millions le mètre carré
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Climat contre nature
L'engouement pour les agro-carburants destinés à remplacer le pétrole faisait déjà craindre une destruction accélérée des forêts tropicales. La gangrène s'étend maintenant à l'Europe.
Parce que les changements climatiques ont provoqué une réduction de la production agricole, et que l'Union Européenne veut augmenter la production d'agro-carburants, la Commissaire européenne à l'agriculture Mariann Fischer Borel vient de proposer de supprimer l'obligation introduite en 1992 de consacrer 10% du territoire agricole à des jachères. D'un jour à l'autre les fleurs, les insectes, les reptiles, les oiseaux, les mammifères se verront privés de 4 millions d'hectares rien qu'en France, dans des régions où ils n'ont pas d'autres refuges, car la monoculture céréalière a détruit les éléments naturels du paysage. C'est une catastrophe pour la faune et la flore et un recul de la politique agricole.
On joue l'environnement contre la nature. Une mesure pour lutter contre les changements climatiques supprime l'un des piliers de la biodiversité. La mesure est d'autant plus perverse que l'un des meilleurs moyens d'atténuer les effets des changements climatiques est de maintenir une nature riche, des forêts, des haies, des prairies naturelles.
Espérons que la Suisse ne suivra pas ce chemin, et que l'Union Européenne refusera les propositions de sa Commissaire à l'agriculture.
Black 47
Le feu de l'enfer
Combien de kilomètres devez-vous parcourir de chez vous pour rencontrer un buisson de ronces ? Coupées, arrachées, empoisonnées, brûlées, elles subissent la guerre totale jusqu'à leur disparition complète des jardins et des parcs. Et pourtant elles sont si généreuses. Au prix de quelques égratignures si on leur manque de respect, elles s'offrent à nous toute l'année avec générosité.
Au mois de juin elles fleurissent juste après les tilleuls, offrant une provende indispensable aux abeilles. Dès fin juillet elles se couvrent de mûres délicieuses pour nos desserts, gelées, sirops et glaces, et surtout elles permettent aux fauvettes de constituer les réserves de graisse dont elles ont besoin pour leur migration lointaine.
On peut boire une tisane de feuilles de ronces pour soulager des problèmes digestifs, et l'utiliser en gargarisme contre les angines, les pharyngites et les aphtes ; en hiver les ronces sont parmi les seuls végétaux verts disponibles pour les chevreuils et les lièvres.
Le roncier offre aussi une protection aux animaux, serpents, lézards, oiseaux et mammifères contre la pression des humains et de leurs chiens. Un après-midi ensoleillé de la fin de l'hiver j'ai même entendu un sanglier ronfler paisiblement sous un roncier au bord du chemin.
Qui ose prétendre que ces plantes n'ont pas de dignité ? Laissons leur donc de la place partout où cela est possible : jardins, bords de chemin, lisière de forêt, parcs publics.
Lierre
Sortant de la maison au petit matin de cette fin d'été je suis envahi par une odeur suave, provocante, érotique. Quelle plante peut-elle ainsi se tromper de saison et fleurir, alors que toutes les autres ont déjà donné leurs fruits et se préparent à l'hiver ? M'approchant, J'entends le vrombissement des abeilles. Je ne risque rien car tout à leur affaire elles n'ont pas le temps de s'occuper de moi. Le lierre est une aubaine pour les abeilles dont les ruches sont encore populeuses alors que la plupart des fleurs sont passées. C'est le dernier plein avant l'hiver.
Pendant l'hiver le lierre offrira son feuillage vert aux chevreuils, et aux moutons qui en transhumance passeront la nuit en forêt, et il protègera de la neige, du vent et du froid quantité d'insectes, d'oiseaux et de mammifères.
Au printemps, les oiseaux se gaveront des premiers fruits, alors que les plantes les plus précoces n'en seront qu'au stade de la floraison. Pendant tout l'été il abrite les nids des merles, des grives, des pigeons ramiers et il sert de refuge à la chouette, aux chauves souris, aux écureuils et aux fouines.
Le lierre est tout un monde en lui-même, à contretemps. Il me fait penser aux forêts tropicales si riches de lianes nourricières et protectrices.
Admirez le lierre et toute la vie qui l'habite, et laissez-lui un espace dans votre jardin, sur votre balcon ou dans le parc public près de chez vous.
L'exemple des marais
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Ôte-toi de là, je passe
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Abeilles en grève
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Philippe Roch, Dr ès sc.
Curriculum vitae
Philippe Roch est originaire de Lancy (canton de Genève), où il est né le 13 septembre 1949. Docteur en biochimie (Université de Genève - 1977), il s'est engagé très tôt pour la protection de la nature et de l'environnement. Membre du parti démocrate chrétien, il a été conseiller municipal de la commune de Lancy de 1971 à 1973 et député au Grand Conseil de la République et canton de Genève de 1973 à 1981. Il a été successivement responsable romand du WWF puis membre de la direction nationale du WWF Suisse jusqu'en 1992. Le Conseil fédéral l'a nommé directeur de l'Office fédéral de l'environnement, des forêts et du paysage (OFEFP) en 1992. Après 13 ans passés à la tête de l'office, Philippe Roch a quitté ses fonctions à fin septembre 2005.
Sur le plan national, outre la responsabilité générale de l'office, Philippe Roch s'est particulièrement engagé pour la mise en oeuvre de la loi sur la réduction des émissions de CO2, le développement de la législation sur le génie génétique, la mise au point de labels de certification pour les forêts suisses, la conservation des marais et paysages marécageux, comme ceux de la rive sud du lac de Neuchâtel et la protection des espèces menacées comme le lynx. M. Roch a également été membre du Comité de pilotage Recherche, qui coordonne et planifie la recherche dans l'administration fédérale.
Au niveau international, Philippe Roch a représenté la Suisse dans les négociations internationales environnementales avec le titre de secrétaire d'État. Il s'est notamment engagé dans les domaines de la biodiversité, du climat, des déchets, des produits chimiques et de l'eau et pour le renforcement du PNUE et de la gouvernance environnementale mondiale ainsi que pour la responsabilité civile pour les dégâts causés à l'environnement. M. Roch était membre et deux fois co-président du Conseil d'administration du Fonds pour l'environnement mondial (FEM/GEF). Il a fait partie du Conseil d'administration de l'Institut des Nations Unies pour la formation et la recherche (UNITAR), dont il est depuis 2005 Senior Special Fellow. Il a également été président de la Conférence des Parties à la Convention de Bâle (1999-2002) et de la Conférence des parties à la Convention de Rotterdam (2004-2005). Il est membre du Conseil de fondation et du bureau du GCSP (Geneva Center for Security Policy).
Philippe Roch travaille actuellement comme consultant indépendant dans le domaine de l'environnement. Il est membre du Conseil de la Fondation Hainard, de la Fondation Pro Specie Rara, de la Station ornithologique de Sempach, de la Fondation Salvia, de la Fondation Addax & Oryx, de la Fondation Franz Weber et de l'association Helvetia Nostra. Philippe Roch est membre du conseil scientifique du certificat de formation continue en développement durable à l'Université de Genève, et il collabore avec l'Institut de politiques territoriales et d'environnement humain à l'université de Lausanne. Il consacre une grande partie de son temps à la recherche, à l'écriture et à la communication sur les questions écologiques, philosophiques et spirituelles. Il est membre du Comité d'éthique et de déontologie de l'Université de Genève.
Philippe Roch a reçu le 30 mai 2008 un doctorat en géosciences et environnement honoris causa de l'Université de Lausanne "pour son apport à la prise de conscience environnementale et au développement des connaissances en ce domaine en Suisse et à l'étranger, pour son humanité et son non-conformisme éclairé".
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Les rossignols et les grillons ont chanté toute la nuit. A l'aurore, houp-houp, houp-houp-houp, deux ou trois fois. La huppe s'est manifestée.
Disparue du Plateau pendant de nombreuses années, ce magnifique oiseau rose, noir et blanc est de retour. Pas par hasard. La huppe niche dans les trous de vieux murs ou de vieux arbres et nourrit sa nichée de gros insectes capturés au sol, dans des prairies naturelles.
Le retour de la huppe est le résultat très concret d'une nouvelle politique agricole, plus proche de la nature, qui laisse des bandes herbeuses le long des champs, des surfaces en friche et des herbes sauvages dans les cultures de céréales et les vignes. Davantage de végétation sauvage, moins de pesticides, et toute une chaîne alimentaire se reconstruit.
Nos belles campagnes ne tombent pas du ciel. Elles sont le fruit du travail des paysans, grâce à une agriculture multifonctionnelle, qui coûte un peu plus cher que la production de poulets en batterie chinois et grippés, ou que la culture de céréales en vastes monocultures à coup de chimie et d'OGM.
Avenir Suisse, cette organisation créée par les grandes entreprises dont les CEOs gagnent chacun plus de 500 fois le salaire d'un paysan, a décrété que l'agriculture suisse est trop chère. Ces comptes d'épiciers ne nous détourneront pas de notre gratitude envers les paysans suisses qui produisent des aliments de qualité dans un paysage préservé.
Philippe Roch
14 millions le mètre carré
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Climat contre nature
L'engouement pour les agro-carburants destinés à remplacer le pétrole faisait déjà craindre une destruction accélérée des forêts tropicales. La gangrène s'étend maintenant à l'Europe.
Parce que les changements climatiques ont provoqué une réduction de la production agricole, et que l'Union Européenne veut augmenter la production d'agro-carburants, la Commissaire européenne à l'agriculture Mariann Fischer Borel vient de proposer de supprimer l'obligation introduite en 1992 de consacrer 10% du territoire agricole à des jachères. D'un jour à l'autre les fleurs, les insectes, les reptiles, les oiseaux, les mammifères se verront privés de 4 millions d'hectares rien qu'en France, dans des régions où ils n'ont pas d'autres refuges, car la monoculture céréalière a détruit les éléments naturels du paysage. C'est une catastrophe pour la faune et la flore et un recul de la politique agricole.
On joue l'environnement contre la nature. Une mesure pour lutter contre les changements climatiques supprime l'un des piliers de la biodiversité. La mesure est d'autant plus perverse que l'un des meilleurs moyens d'atténuer les effets des changements climatiques est de maintenir une nature riche, des forêts, des haies, des prairies naturelles.
Espérons que la Suisse ne suivra pas ce chemin, et que l'Union Européenne refusera les propositions de sa Commissaire à l'agriculture.
Black 47
Le feu de l'enfer
Combien de kilomètres devez-vous parcourir de chez vous pour rencontrer un buisson de ronces ? Coupées, arrachées, empoisonnées, brûlées, elles subissent la guerre totale jusqu'à leur disparition complète des jardins et des parcs. Et pourtant elles sont si généreuses. Au prix de quelques égratignures si on leur manque de respect, elles s'offrent à nous toute l'année avec générosité.
Au mois de juin elles fleurissent juste après les tilleuls, offrant une provende indispensable aux abeilles. Dès fin juillet elles se couvrent de mûres délicieuses pour nos desserts, gelées, sirops et glaces, et surtout elles permettent aux fauvettes de constituer les réserves de graisse dont elles ont besoin pour leur migration lointaine.
On peut boire une tisane de feuilles de ronces pour soulager des problèmes digestifs, et l'utiliser en gargarisme contre les angines, les pharyngites et les aphtes ; en hiver les ronces sont parmi les seuls végétaux verts disponibles pour les chevreuils et les lièvres.
Le roncier offre aussi une protection aux animaux, serpents, lézards, oiseaux et mammifères contre la pression des humains et de leurs chiens. Un après-midi ensoleillé de la fin de l'hiver j'ai même entendu un sanglier ronfler paisiblement sous un roncier au bord du chemin.
Qui ose prétendre que ces plantes n'ont pas de dignité ? Laissons leur donc de la place partout où cela est possible : jardins, bords de chemin, lisière de forêt, parcs publics.
Lierre
Sortant de la maison au petit matin de cette fin d'été je suis envahi par une odeur suave, provocante, érotique. Quelle plante peut-elle ainsi se tromper de saison et fleurir, alors que toutes les autres ont déjà donné leurs fruits et se préparent à l'hiver ? M'approchant, J'entends le vrombissement des abeilles. Je ne risque rien car tout à leur affaire elles n'ont pas le temps de s'occuper de moi. Le lierre est une aubaine pour les abeilles dont les ruches sont encore populeuses alors que la plupart des fleurs sont passées. C'est le dernier plein avant l'hiver.
Pendant l'hiver le lierre offrira son feuillage vert aux chevreuils, et aux moutons qui en transhumance passeront la nuit en forêt, et il protègera de la neige, du vent et du froid quantité d'insectes, d'oiseaux et de mammifères.
Au printemps, les oiseaux se gaveront des premiers fruits, alors que les plantes les plus précoces n'en seront qu'au stade de la floraison. Pendant tout l'été il abrite les nids des merles, des grives, des pigeons ramiers et il sert de refuge à la chouette, aux chauves souris, aux écureuils et aux fouines.
Le lierre est tout un monde en lui-même, à contretemps. Il me fait penser aux forêts tropicales si riches de lianes nourricières et protectrices.
Admirez le lierre et toute la vie qui l'habite, et laissez-lui un espace dans votre jardin, sur votre balcon ou dans le parc public près de chez vous.
L'exemple des marais
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Rencontres avec Philippe Roch
Fraternité de Pirassay
Rencontres spirituelles et méditations. Pour vous inscrire à la Fraternité de Pirassay, et recevoir les programmes d’activités détaillés, envoyer vos coordonnées et motivation à phr@pirassay.ch
La fraternité informe régulièrement sur ses activités sur Facebook, Groupe Nature et spiritualité :
https://www.facebook.com/groups/Philippe.Roch
ONU Genève
17 avril
Colloque international
Convergence des consciences vers les ODD : chemins et leviers Informations et inscription : https://reg.unog.ch/event/23949/
Baulmes
21 avril
Ma spiritualité au naturel Conférence, marche méditative, méditation dans la nature Informations et inscription :
Le salon du livre
Genève
Table ronde
La scène du Moi
Vendredi 27 avril
Détails : http://www.salondulivre.ch/fr/
Château de Bossey
1 – 3 juin 2018
La place et la responsabilité de l’humain dans la nature
Présentation :
https://brotfueralle.ch/content
Inscription :
https://form.jotformeu.com/80294320879362
site transition intérieure :
https://painpourleprochain.ch/transition-interieure
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